Panneaux d’interprétation des îles de Boucherville

Témoins silencieux de notre histoire, site privilégié de notre patrimoine, les îles de Boucherville font partie de notre horizon depuis longtemps. Pour les raconter nous avons consulté; des partions du Ministère de loisirs Chasse et Pêche du Québec, des publications de la Société d’histoire et la Société d’histoire des îles Percées.

Heureuse coïncidence, la Société d’Histoire des îles Percées est à faire des fouilles dans les archives de la Bibliothèque Nationale afin de publier une brochure sur l’histoire des îles. Et, m’a dit madame Suzanne Carignan « le sujet est inépuisable ». À la manière des poupées russes, une histoire en contient une autre qui en contient une autre…

Des documents de recherches rapportent l’explication géophysique à leur formation. Ces îles qui percent le Saint-Laurent, auraient été formées il y a quelques milliers d’années par la mer de Champlain qui a laissé sur leur sol une mince couche d’humus sur fond d’argile.

Bien située dans « le chemin qui marche », les îles ont été des haltes stratégiques pour les amérindiens. Des recherches archéologiques ont confirmé leur présence et donner un peu d’éclairage sur leur style de vie, leur commerce et leurs mœurs.

Les faits et activités que nous avons voulus rappeler remontent au début de la colonie, alors qu’en 1672, l’intendant Jean Talon concédait définitivement l’archipel des îles Percées à Pierre Boucher. Au nombre de 6, on les nomme Charron, Sainte-Marguerite, Saint-Jean, à Pinard, de la Commune et Saint-Joseph ou Grosbois.

Panneau no 1 : Les Îles de Boucherville

Au début de la colonie, les îles portent le nom de « Îles Percées ». Vers 1664, le gouverneur Jean de Lauzon, concède les îles Percées à Pierre Boucher. Plus tard, lors du contrat de mariage de sa fille aînée, Marie, à René Gaultier de Varennes. Pierre Boucher leur fait don des îles Charron et Sainte-Marguerite. En 1672, Jean Talon confirme l’attribution des îles Saint-Jean, à Pinard, de la Commune et Saint-Joseph ou Grosbois à Pierre Boucher.

Les Îles Percées forment un archipel de plusieurs îles dont les plus connues et les plus importantes sont au nombre de six : île Charron, île Sainte-Marguerite, île Saint-Jean, île à Pinard, île de la Commune et île Saint-Joseph ou Grosbois.

Panneau no 2 : Le Parc des Îles de Boucherville

Après l’achèvement du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine en 1967, le gouvernement du Québec s’est porté acquéreur d’une partie importante de l’archipel pour en faire un parc à vocation récréative.

Ainsi, en 1972, les îles Sainte-Marguerite, Saint-Jean, St-Pierre, Aux Raisins, à Pinard, de la Commune et Grosbois, sont devenues des terres publiques destinées à l’aménagement d’un parc provincial où récréation de plein air, protection de l’environnement et agriculture cohabiteraient en harmonie. Au printemps de l’année 1981, l’île Sainte-Marguerite fut ouverte au grand public; à cette époque, déjà on offrait des aires de pique-niques, des sentiers de randonnées ainsi que des pistes cyclables. Le parc des îles officiellement  créé en 1984 représente un espace vert de 612 hectares à moins de 12 km du centre-ville de Montréal et les îles qui le composent, au nombre de cinq, s’enchaînent les unes aux autres pour former une étroite bande de terre de 7 km de longueur.

Le parc des îles de Boucherville nous permet à la fois de mieux apprécier notre magnifique fleuve Saint-Laurent et de renouer avec la campagne grâce à une gamme variée d’activités récréatives. Les plus populaires sont : la marche, le jogging, la bicyclette, le canot, le cerf-volant, le pique-nique, sans oublier l’observation de la faune et de la flore.

Panneau no 3 : L’Île à Pinard et l’Île de la Commune

La situation géographique exceptionnelle de ces îles en faisait un endroit unique pour les Amérindiens qui les fréquentaient  pour  y chasser, pêcher,  s’adonner à leurs activités de commerce ou traditionnelles et même fêter!

On les décrit à cette époque comme très belles, fertiles et pouvant être habitées. Ces deux îles de l’archipel des Îles Percées font partie de la Seigneurie de Boucherville. Vers 1680, Pierre Boucher les cède pour fin de pâturage et d’agriculture. Au cours des deux siècles qui suivent les îles servent à l’agriculture, à la chasse. Les premiers colons vantent l’abondance du gibier qu’on y trouve, les eaux poissonneuses qui les baignent et la richesse des prairies propres à la culture.

Encore aujourd’hui on y respecte la tradition de la culture du maïs, l’un des meilleurs du Québec. L’île à Pinard est maintenant un golf.

Panneau no 4 : L’Île Grosbois

Portait à l’origine le nom de « Île Saint-Joseph ». De ces îles appelées Percées, c’est l’île Grosbois qui semble avoir appartenue le plus longtemps à la famille Boucher. En 1683, Pierre Boucher donne à son fils Ignace Boucher dit Grosbois, une partie de l’île. Ignace construit des bâtiments, alors métairie, à l’extrémité de l’île. Il sera celui dont la descendance occupera le plus longtemps cet endroit. De ce domaine ancestral détruit par le feu en 1943, il ne reste que les ruines dissimulées dans un bosquet près de l’actuel poste d’accueil de l’île Grosbois.

Vers 1910, l’île est le lieu d’attraction par excellence des Montréalais. L’île  devient le site du parc d’amusement « King Edward », nommé ainsi en l’honneur du roi d’alors. On y trouve un hippodrome, un carrousel et des montagnes russes qui attirent de nombreux visiteurs durant la saison estivale. Jusqu’à dix bateaux par jour  accostent à son quai pour y déverser des centaines de visiteurs.

Le comte Jacques de Lesseps, célèbre aviateur et fils de Ferdinand de Lesseps, constructeur du Canal de Suez, construisait, en 1910, dans un hangar de l’île Grosbois, des avions en toile. En juillet de cette année, à bord de son « Scarabée » de Lesseps effectue une envolée mémorable au-dessus de l’île et de Montréal, au grand plaisir et à l’émerveillement de centaines de spectateurs.

Le parc fermera progressivement ses portes et les îles retourneront à leur vocation agricole. L’île Grosbois fait aujourd’hui partie du parc des Îles de Boucherville.