À partir de 1845, les écoles de rang permettent aux gens d’ici, comme partout au Québec, d’avoir accès au savoir.
Boucherville en compte alors quatre. Elles ont noms : École du 3e rang, du 5e rang, du Pérou et de la Savane. Des noms qui évoquent la réalité rurale et la poésie de la campagne.
Essaimées au fond des rangs, animées par des femmes jeunes, généreuses et idéalistes, ces écoles offrent pendant 150 ans, un enseignement inspiré par la foi catholique et axé sur les besoins de la vie quotidienne.
Les écoles de rang, c’est la connaissance qui vient vers des enfants isolés, parfois démunis, pour leur donner l’égalité, l’espoir et la liberté.
En 1995, la Société du Patrimoine a édité une Brochure écrite par M. Guy Bachand racontant les écoles de rang de Boucherville, et elle a consacré un écomusée sur ces témoins de notre passé collectif.
Extrait du livre de M. Bachand :
« On sait qu’avant 1895, il n’y avait pas de normes particulières imposées par le gouvernement pour les constructions scolaires. Les commissaires faisaient préparer eux-mêmes des plans par des ouvriers plus ou moins compétents, sans égards aux règlements scolaires et sans tenir compte des instructions du Surintendant.
On ne sait pas qui a dessiné le plan original ayant servi de modèle à toutes les écoles de Boucherville, même pour celle de la Savane, alors qu’il existait déjà des plans préparés par le département des travaux publics. On peut donc conclure qu’elles avaient été bien pensées dès le départ.
L’architecte a choisi un type de maison qui connaissait alors une grande popularité, la mansarde, à cause de la forme particulière de son toit. En effet, en 1850, la maison à toit brisé revient à la mode, non seulement au Bas-Canada, en Amérique, mais aussi en Europe. Entre 1860 et 1910, période d’accroissement démographique importante, la mansarde est justement caractérisée par une grande possibilité d’occupation des espaces intérieurs. L’étage des combles, bien éclairé par des lucarnes, peut être aménagé en chambres.
C’est en grande partie de la Nouvelle-Angleterre que ces maisons à toit brisé connurent un regain de vie chez nous.
Ce type d’habitation convenait davantage aux familles mais, peut-être, avait-il été choisi pour permettre aux enfants éloignés de l’école de pouvoir y loger durant l’hiver, comme ce fut le cas tout au cours de son histoire. De plus, les ouvriers du temps étaient déjà familiers avec ce type de construction. »
« 26 pieds de front sur 24 pieds de profondeur; les fondations seront faites en pierre, devant avoir au moins 3 pieds de hauteur au-dessus du niveau du sol, le carré ou corps de la maison devant être d’une hauteur suffisante pour qu’il y ait 9 pieds de hauteur entre les planchers; comble mansardé assez élevé pour pouvoir y faire des chambres à coucher. »
École du troisième rang
Érigée en 1885, elle était à l’angle des rues de Normandie et Rouen sur la terre de Norbert Aubertin. Aujourd’hui disparue.
École du Pérou
Érigée en 1885, cette résidence privée est située au 861 rue d’Anjou sur la terre de Gilbert Bénard.
École du cinquième rang
Érigée en 1886, cette résidence privée est située au 799, rue de Touraine.
École de la Savane
Érigée en 1899 et située au 301 rue de Bretagne, dans la Montée d’en Haut 1952 puis rue Montarville. Aujourd’hui disparue.